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La newsletter LVH x Sidler Concept : Sortir de l'hiver, préparer juin !

Source : Newsletter spéciale adhérents LVH et Clients Sidler Concept : Co-rédigée par LA VACHE HEUREUSE x Sidler concept

 

Sidler Concept s'associe à une newsletter de La Vache Heureuse pour communiquer sur le sujet des cultures 2024.


News n°67 - février 2024

Sortir de l'hiver, préparer juin !



Edito


Notre photo d’ouverture parle d’elle-même : nos champs de céréales sont plutôt en mauvais état ! Cette année, nous cumulons les semis en mauvaises conditions humides, les ornières, des plantes faiblement enracinées et sans doute de gros problèmes prévisibles d’ici les récoltes. Cette lettre va se pencher sur ce cas d’école, sur ce qui nous attends d’ici juin. Attention donc si les semis se sont fait après le 22 octobre !


Une fois de plus nous constatons qu’il faut programmer les semis et les récoltes dans de bonnes conditions. Cette année 2024, avantage à la conservation des sols et au semis direct.


Nous revenons également sur un rapide bilan météo de l'année 2023. Ce regard sur les synthèses météo passées nous permettent d’anticiper l’année 2024. Hélas, si 2022 est l'année la plus chaude en température moyenne, 2023 est la seconde dans le palmarès du réchauffement climatique. En moyenne sur l'année et sur le territoire France, la pluviométrie est normale. Mais moyenne ne veut rien dire car elle masque des répartitions aléatoires sur le territoire qui vont de -60 % dans le sud à +30 % dans le nord. Avec la pluviométrie, ce sont également les sécheresses qui restent très présentes dans l’hexagone. N’oublions jamais que chaleur sans pluie rime avec catastrophes climatiques. Vive l’eau ! Plutôt, vive l’eau sur des sols bien structurés !



Dans ces conditions, nos céréales et méteils mal semés démarrent l'année avec des sols saturés d'eau et battus, avec des conditions asphyxiantes. Quelles opérations est-il important de réaliser pour assurer une bonne productivité et santé des cultures ? Nous pouvons anticiper les risques prévisibles grâce au calendrier où nous repèrerons la lune pour adopter une stratégie RedOx. Il s’agit, pour ces céréales en souffrances de bien caler la fertilisation et d'éviter les stress oxydatifs.



Finalement notre news sera entièrement consacrée au temps qu’il fait et qu’il fera. De la météo, nous allons vers le climat. Sur le climat justement, la prochaine vision est programmée le 6 février prochain avec Cédric Cabrol, agro-expert des liens existant entre agroécologie et climat. Il nous montrera comment, à échelle locale, les pratiques agricoles influencent le climat, notamment les températures et la pluviométrie. Rappelez-vous de la news calendrier de l"avent du 22 décembre. Nous avons voulu attirer votre attention sur la puissance de l'eau pour réguler le climat. Seuls les sols bien gérés en agroécologie peuvent stocker et envoyer de l'eau par ETP pour amorcer la pluie. Les sols dégradés tombent en panne sèche, c'est ce qu'il faut comprendre. Vous avez la possibilté de produire du climat à échelle locale. Avec Cédric Cabrol, nous verrons comment procéder et avec quelles pratiques agricoles.



"Alimentation, climat : ces nouveaux agriculteurs au secours de la planète" : dimanche soir, le 11 février, un numéro de Zone Interdite sur M6 est dédié au sujet de la nouvelle agriculture que vous mettez en oeuvre pour produire l'alimentation en dépit des sols dégradés et du changement climatique. Nous connaissons deux des 4 familles d'agriculteurs que les journalistes de M6 ont suivi pendant 1 an. Corinne et Ernest sont venus au dernier Carrefour des éleveurs. C’est à 21h.



Bonne lecture,


Konrad Schreiber, Miguel Levalet.

Céréales : anticiper les risques climatiques


Pour les cultures de céréales et de méteils, nous distinguerons 2 situations inverses.


La première, les bons semis, bien programmés après les récoltes d’automne et réalisés sur sols secs et ressuyés, n’auront que peu de problèmes. Les ITK se feront normalement.


La seconde, les semis réalisés en situation humides et hydromorphes seront tous à la peine. A ce stade de l’année, il est urgent de vous situer. En effet, ces sols, même en labour, présentent des zones de glay où le sol est bleu/gris (photo ci-dessus). Il a une odeur caractéristique de pourriture. Cela signale de très fortes compactions et asphyxies. Sur ces zones, omniprésentes dans les parcelles, aussi bien sur la semelle de labour que dans les traces des roues, les céréales jaunissent, ne poussent pas bien ou meurent. Garder ces céréales posera un gros problème de rendement et de management. L'ancrage racinaire est faible et superficiel. Il est probable qu’il le reste. Les racines ont beaucoup de mal à traverser ces zones hydromporphes et asphyxiées où le pH peut descendre à 4 avec des libérations d’aluminium. La battance omniprésente supprime les échanges gazeux entre l’atmosphère et le sol. Il est à prévoir que cette situation de surface n’arrange pas le fonctionnement du sol en profondeur. Nous pouvons prédire de très grandes difficultés à ces cultures d’hiver.


 

Si vous choisissez de conserver la culture, il faudra réaliser un pilotage de la fumure et des maladies adapté à cette situation. Il faudra piloter l’oxygène.


Un sol asphyxié est un sol en manque d’oxygène. La battance ne permet pas les échanges avec l’atmosphère. De plus, gorgé d’eau, la porosité ne pourra pas véhiculer les gaz. Ainsi, s’il revient régulièrement de la pluie, les cultures resteront dans un environnement hostile, qui manque d’oxygène. On dit que les sols sont « réduits » Cette phase est la première en sortie d’hiver. Elle empêchera les plantes de pousser.

 

Pour apporter de l’oxygène à partir de maintenant :

  • un apport d’ammonitrate soufré sera le plus efficace : NO3/NH4 + SO3. Avec 150 kg/ha, vous aurez un très bon engrais starter. L’activité biologique qui manque d’oxygène en trouvera avec l’azote et le soufre.

  • un apport de soufre sous forme de sulfate est intéressant en AB (en conventionnel également). LA kiésérite (150 kg/ha) sur des sols calcaires, le gypse sur des sols acides (300 kg/ha), le polysulfate (200 kg/ha) dans de nombreuses situations sont les solutions les plus accessibles dans de nombreuses situations. Il faut apporter ces produits dès que possible.

 

C’est la première phase de la sortie de l’hiver. Ensuite, la culture sera soumise au stress permanent. Cela s’appelle le stress oxydatif. Un sol compacté et asphyxié, s’il sèche, sera incapable d’alimenter les plantes. Il va s’oxyder rapidement. Il manquera d’énergie pour faire pousser les plantes.


Ainsi, dès que la météo locale va changer, le sol passera d’une situation réduite, trop réduite, en manque d’oxygène, à une situation très oxydée ou il y aura trop d’oxygène dans le sol. Nous pouvons résumer cette situation comme ceci :

  • sol trop humide, sol en manque d’oxygène, sol réduit. Cela ne pousse pas bien, il faut de l’oxygène

  • sol sec rapidement car compacté et asphyxié, sol oxydé très favorable à l’installation des maladies des plantes.

 

Ne rêvons pas trop, il n’y aura pas de petites pluies tous les 15 jours pour garder les sols fonctionnels. Nos sols matraqués ont perdu leur capacités tampon. 

 

Vous pouvez voir ou revoir les principes de la stratégie de conduite des cultures redox en suivant ce lien.

 

Avec les connaissances acquises avec l’oxydo-réduction, nous savons que l’agressivité de l’oxygène est corrélée à l’intensité lumineuses. En gros, ce sont les UV qui, en présence de fer activent l’oxygène et en font un hyper oxydant surpuissant. Il est sans doute possible de prévoir les phases critiques du système sol-plante, il suffit de pister la lumière en même temps que la météo :

  • s’il fait beau, que le ciel est clair sans nuage, que la température monte, alors l’oxydation et le risque de maladie sera forte,

  • s’il fait gris, que le temps est couvert ou à la pluie, ce risque d’oxydation et de maladie sera moindre,

  • à partir de maintenant, début février et jusqu’en mars, le soleil est encore peu puissant, le sol étant réduit, il acceptera sans problème un apport d’oxygène avec la fertilisation,

  • avec l’arrivé du mois d’avril, le soleil sera de plus en chaud et de plus en plus puissant, les jours s’allongent rapidement, le risque oxydatif devient de plus en fort. Il faut travailler avec une fertilisation anti-oxydante, organique et urée, qui s’apportent tôt car il faut de l’humidité pour les incorporer au sol,

  • tous les rythmes du soleil s’observent facilement et l’état du sol également. Il suffira de réaliser un test-bêche pour en apprécier la compaction et la dessication,

  • il est nécessaire de compléter nos observations relatives à l’oxydation avec le cycle de la lune. En effet, à chaque phase de pleine lune, la luminosité augmente ainsi que la durée de cette lumière tout au long de la nuit. Ainsi, on peut prédire avec assez de certitudes quand interviendront les stress oxydatifs : à la phase de pleine lune avec du beau temps chaud et sur un sol trop vite sec car compacté.

 

Le tableau ci dessous donne les phase de nouvelle lune (lune noire sans lumière) avec les dates de la pleine lune (lune claire, forte luminosité) :


Ce regard sur le calendrier montre un risque fort de gel avant Pâques, le 25 mars, pas réllement problématique sur grandes cultures, mais attention si vous avez des fruitiers ou de la vigne. Le risque est fort si le ciel est clair avec du beau temps.


Autre date très critique, le 23 avril. Nous pourrions assister à un gel tardif. Ce sont les légumineuses qui en souffriront le plus, et toujours nos fruitiers et le vignoble. La seule protection est la concentration en sucre des cellules, pas de fertilisation à base de nitrates sur cette période, mais un apport d’oligo-éléments et de silice. Les extraits de valériane sont appréciés chez les vignerons en phytothérapie.


A nouveau, le 23 mai est une phase de risque. Ce sera la période de la dernière feuille étalée et de la pleine floraison, ces blés étant plutôt en retard cette année.


Le 22 juin sera la période de tous les dangers. Nous aurons le jours le plus long du solstice d’été (21 juin) avec une pleine lune. Le stress oxydatif sera garanti. L’échaudage est le risque majeur. Pensez donc, une plante dans un sol compacté, asphyxié, super oxydé, avec un coup de canicule et quasiment pas de nuits sur la période du 18 au 24 juin …

 

Les parades pourront être les suivantes :

  1. après l’apport d’oxygène avec l’ammonitrate et/ou les produits soufrés, il faut apporter le solde de l’azote sous forme organique et/ou d’urée. Ces formes d’azotes sont sans oxygène, solubles dans l’eau pour être efficaces. Attention de ne pas compacter les sols lors des apports,

  2. à chaque phase de pleine lune, surveiller votre météo. Le risque d’oxydation sera très fort si le temps est clair et sec avec la température qui monte. Il faut alors mettre en place une stratégie de protection des plantes « RedOx »,

  3. il faut apporter Assimil K Santé (ou pruidt équivalent) qui est cocktail d’oligo-éléments contenant également de la vitamine C (un antioxydant). C’est aussi le moment d’apporter la silice (Silicium Pro ou équivalent). Le premier passage doit se faire en mars, avant la pleine lune,

  4. à chaque phase de pleine lune suivante, au moins 8 jours avant, il faut aider les plantes et rester dans la stratégie RedOx. Un apport d’oligo est nécessaire, auquel on ajoutera des acides aminés. L’apport des acides aminés par la voie foliaire est très efficace pour contrer l’oxydation du sol et de la plante. La préparation N8 est formulée pour passer par les les feuilles. Il existe d'autres spécialités à base d'acides aminés. Avec chaque passage d’oligo, ajouter entre 1 et 3 litre de N8 par ha. La quantité de N8 sera dépendante de la fertilisation azotée totale. C’est principalement en AB qu’il faudrait augmenter les doses de N8. En agriculture conventionnelle, Assimil K Santé à 2,5 L/ha + 1L N8 devraient suffire. Il y aura alors 3 passage sur ces céréales en difficultés : 23 avril (-8 jours), 23 mai (-8 jours) et 22 juin (-8 jours),

  5. le 22 juin sera une date très critique s’il fait beau et chaud. Sur cette phase, la seule solution pour gérer l’anti oxydation sera d’apporter plus de N8 avec les oligos. Il en faudra au moins 3 L/ha avec les oligos. Il est également pertineet d’ajouter de la vitamine C en plus. Une dose de 40 à 100g/ha devrait suffire si vous apportez tout le cocktail antioxydant.

  6. en conventionnel, si les apports d’urée ne peuvent se faire au bon moment, il est possible de fertiliser les céréales uniquement par la voie foliaire avec de la solution 39. Il est possible de fractionner 100 L de Sol 39 à chaque passage. Les apports se font le soir sur des plantes sèches pour éviter les brûlures. L’apport du 22 juin sera trop tardif, mais cela dépendra beaucoup des différents stades du blé. Ces techniques de fertilisation sont parfaitement opérationnelles. Le dernier apport d’azote doit se faire au stade dernière feuille étalée. Il est alors possible d’injecter directement jusqu’à 200 L de Sol 39/ha (en cas de problèmes). Ces techniques se réalisent avec 2 bars maxi, et des buses pinceaux (à fente) le soir, céréales sèches.

 

Bref, un très long article pour sauver les céréales en situations difficiles. Si vous ne le sentez pas, passez à une culture principale de printemps. Le maïs reste une très bonne solution. Mais vous serez obligé de reprendre les sols pour les sortir de la compaction. n’intervenez que sur des sols très bien ressuyés.




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Source : Newsletter spéciale adhérents LVH et Clients Sidler Concept :

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Merci de votre lécture

réstant à votre écoute,



ANGELA SIDLER

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